Les personnes malades résidant à Gaza qui ont des liens étroits avec la Belgique (par exemple via des membres de leur famille ou des connaissances qui sont des réfugiés reconnus en Belgique) peuvent en théorie demander un visa humanitaire pour venir en Belgique. Dans la pratique, cependant, plusieurs obstacles compliquent le processus. Contrairement aux demandes de regroupement familial émanant de Gaza, qui, en vertu de la jurisprudence Afrin, ne doivent pas être introduites en personne, l’État belge exige que les demandes de visa humanitaire soient introduites en personne auprès de la représentation diplomatique à Jérusalem. Compte tenu de la situation à Gaza et, surtout, pour les personnes souffrant de problèmes médicaux, cela s’avère extrêmement difficile. Il existe pourtant une jurisprudence, notamment un arrêt de la Cour d’appel de Bruxelles, qui permet le dépôt électronique d’une demande de visa humanitaire sur la base de l’arrêt M.A. c. Danemark, dans lequel l’article 8 de la CEDH est invoqué.
Après le dépôt de la demande de visa pour la Belgique, celle-ci doit encore être approuvée. Contrairement au regroupement familial, un visa humanitaire n’est pas un droit, mais une faveur accordée par l’État belge, ce qui rend l’issue incertaine. Les éléments qui peuvent jouer un rôle sont, par exemple, le lien de la personne avec la Belgique (par exemple, un membre de la famille), la dépendance de cette personne à l’égard d’une personne en Belgique en raison d’une situation médicale et la disponibilité d’un logement. En outre, l’Office des étrangers n’est pas tenu de respecter un délai de réponse.
Si le visa humanitaire est approuvé, un troisième obstacle se présente : l’évacuation vers la Belgique. La Belgique dispose d’une liste d’évacuation, mais depuis avril 2025, aucun nouveau candidat n’y est ajouté. Cependant, un arrêt récent du Tribunal de première instance néerlandophone a obligé l’État belge à inscrire les personnes titulaires d’un visa humanitaire dans cette affaire sur la liste d’évacuation. La nécessité d’évacuation dépendra de la situation à Gaza. En outre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) organise des évacuations pour les personnes malades à Gaza qui ne peuvent bénéficier de soins appropriés. Il s’agit d’un processus en plusieurs étapes, qui commence par le dépôt d’une demande auprès de l’OMS par un médecin d’un hôpital public de Gaza. Cette demande est ensuite transmise par l’OMS à l’État belge.


